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James Karales

James Karales

Greek/American
1930-2002

Biographie

James Karales est né à Canton en Ohio, aux États-Unis, le 15 juillet 1930 dans une famille d’immigrants grecs. Il a étudié la photographie à l’Univeriste d’Ohio, où il a d’abord été admis avec une bourse de basket-ball pour étudier le génie électrique. La majeure partie de son travail est dans la photographie- documentaire et le photojournalisme. Dans ses photographies anthropocentriques en noir et blanc sont raportés , entre autres, des événements socio-politiques qui ont marqué l’histoire des États-Unis dans les années turbulentes 1950 et 1960.

Il crée ses premiers essais photographiques en 1953 à Ohio, en se concentrant sur la vie quotidienne de la communauté gréco-américaine de Canton, ainsi que sur la vie des afro-américains dans la région de Rendville. Après avoir obtenu son diplôme en 1955, il a déménagé à New York, où il a travaillé pendant deux ans comme assistant de W. Eugene Smith, qui travaillait pour l’agence Magnum pour l’essai photographique de la ville de Pittsburg. Karalis vivait avec la famille de Smith, sans salaire, travaillant principalement dans la chambre noire avec le traitement et l’affichage des photographies. Les exigences accrues de Smith ont considérablement fait évoluer les compétences de Karalis, qui a en même temps approfondi son photojournalisme. Parmi ses propres œuvres de cette période sont inclues des photographies de proches de passagères du paquebot italien Andrea Doria, qui a coulé en 1956, attendant avec impatience des nouvelles pour des survivants, des portraits de l’éditeur de magazine de mode Diana Vreeland, de W. Eugene Smith et de sa fille Juanita et des depaysages de Californie. En 1957, il a complété à Ohio son essai photographique sur Rendville, une région minière, l’une des tres peu des sociétés racialement intégrées aux États-Unis à la fin des années 1950, qui, jusqu’à la guerre de Sécession, était une étape cruciale d’un réseau secret d’évasion d’esclaves afro-américains s’enfuyant au Canada. Les photographies de Rendville, sur lesquelles c’est capturé, entre autre, la coexistence harmonieuse des blancs et des noirs au-delà des stéréotypes et des préjugés raciaux, ont été le matériel de la première exposition personnelle de Karalis en 1958 dans la galerie d’Helen Gee nommé Limelight du village Greenwich. La même année, deux de ses photographies de la communauté gréco-américaine de Canton ont été achetées par Edward Steichen, conservateur de photographie au Musée de l’Art Moderne de New York. Au cours de la période 1958-1959, il a entrepris, au nom de l’Entreprise Weyerhaeuser Lumber, d’enregistrer des sociétés d’exploitation forestière dans l’Oregon.

L’intérêt pour le travail de Karalis et les recommandations de Smith l’ont amené à collaborer avec le magazine Look en 1960. Dans ses premières missions, il est resté concentré sur des thèmes concernant les afro-américains et au mouvement des droits civiques.  En 1960, il a pris des photos de Richard Adams, un orthophoniste et travailleur social afro-américain avec ses élèves blancs dans une école publique de l’Iowa.  Entre 1960 et 1961, il a assisté à des sessions de formation à la résistance passive du (Student Nonviolent Coordinating Committe ou SNCC), à Atlanta de Géorgie, enregistrant des militants afro-américains se préparant par des simulations de violence physique et verbale pour faire face aux attaques auxquelles ils seraient confrontés. En 1962, il a suivi Martin Luther King Jr., en prenant des photos des discours, des manifestations et des personnalités éminentes du mouvement des droits civiques, telles que Rosa Parks. Les instantanés spontanés que Karalis a pris dans l’espace personnel de King se démarquent, après la décision sans précédent du leader d’accorder au photographe la permission de capturer des moments privés avec sa famille, avec qui il était surprotecteur. Dans l’un d’eux, King semble expliquer à sa fille, Yolanda, qui avait sept ans à l’époque, qu’en raison de la discrimination raciale, elle ne pouvait pas visiter un parc d’attractions populaire (Dr. Martin Luther King, Jr., with his daughter, Yolanda, 1962). Quelques années plus tard, en mars 1965, il a entrepris de couvrir la marche de Selma à Montgomery pour le droit de vote dans le cadre d’un reportage de magazine Look sur la participation du clergé au mouvement des droits civiques («Turning Point of the Church»). Réfléchie, pénétrante et sans préjugés, l’approche de Karalis de la lutte afro-américaine se reflète dans le portrai du manifestant de quinze ans Lewis Marshall avec le regard fixe ombragé par le drapeau américain qui l’entoure (Lewis Marshall Carrying U.S. Flag, Selma to Montgomery March for Voting Rights, 1965). Le dernier jour de la marche et quelques minutes avant sa fin, Karalis a capturé une foule de manifestants apparemment interminable avec le drapeau américain au centre, marchant résolument vers le sommet d’une colline défiant la tempête à venir (Selma to Montgomery March for Voting Rights in 1965). La photographie, image allégorique des obstacles que les manifestants rencontreraient sur leur chemin et leurs courage à les affronter, est toujours considérée comme emblématique pour l’histoire du mouvement des droits civiques et pour l’histoire américaine dans son ensemble.

En 1963, il a voyagé pour la première fois au Vietnam, où il reviendrait jusqu’en 1967 pour couvrir les activités des forces spéciales américaines. Il a pris des photos des scènes d’entraînement militaire et de bataille, la vie dans les villages, les hôpitaux, les camps de prisonniers de guerre et de réfugiés, ainsi que des enfants de guerre, comme le petit garçon regardant droit dans les yeux ayant sur son dos un bébé dans un écharpe de portage en tissu improvisée (Vietnam, 1963). À partir de 1969 et les prochaines annees il va prendre des photos des quartiers dégradés de la côté est inférieur du Manhattan: enfants jouant, jeunes s’amusant, mais aussi discrimination raciale, efforts pour nettoyer les bâtiments abandonnés, et le très révérend Bruce Ritter, fondateur du refuge pour les adolescents sans-abri, Covenant House.

En 1971, le magazine Look a suspendu ses activités. Depuis lors, Karalis a travaillé en tant que pigiste avec d’autres magazines et journaux populaires, tels que Saturday Review, Life et Money. En 1975, il a épousé Monica Karales, d’origine suisse, avec qui il a eu quatre fils. Il a vécu à Croton-on-Hudson, New York jusqu’à sa mort d’un cancer en 2002.

Ses photographies ont été exposées au Musee d’Art Nelson-Atkins, à l’ Académie Nationale de Design, au Musee d’Art Gibbes, dans la Galerie Rebekah Jacob, dans la Galerie Howard Greenberg et ailleurs.  Le matériel de son travail est inclus dans des collections et archives privées et publiques, par exemple : Université Duke, Centre International de Photographie, High Museum of Art, Musee d’Art Kennedy, Musee d’Art Moderne et Bibliothèque du Congrès (archives du magazine Look).  La marche de Selma à Montgomery, 1965 a été décernée par l’Association Nationale des Photographes de Presse et a été choisi par la Fondation Nationale des Humainités comme l’une des 40 images du programme Picturing America illustrant l’histoire de l’Amérique à travers l’art. Karalis a également reçu le Prix du Club de la Presse Etrangère et la Photo de l’Année. Concernant son oeuvre il existe les éditions suivantes : Julian Cox, Rebekah Jacob, Monica Karales, Controversy and Hope : The Civil Rights Photographs of James Karales, Columbia, South Carolina : University of South Carolina Press, 2013 et Sam Stephenson, Howard Greenberg, Vicki Goldberg, James Karales, Göttingen : Steidl, New York : Galerie Howard Greenberg, 2014.

Xenia Giannouli
Historien d’art