Biographie
Nicolas Vlavianos est né le 7 février 1929 à Athènes, une ville profondément enracinée dans l’héritage classique et la tradition artistique. En 1948, il s’inscrit à la faculté de droit de l’Université d’Athènes, suivant une voie qui semblait le destiner aux études juridiques. Cependant, sa passion pour l’art s’avéra plus forte. Après avoir accompli son service militaire, il abandonna ses études de droit pour se consacrer entièrement à la peinture.
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En 1956, Vlavianos s’installe à Paris, où il étudie à l’Académie de la Grande Chaumière sous la direction du sculpteur distingué Ossip Zadkine. Cette période fut déterminante dans l’évolution de son style artistique. Il voyagea en Belgique, aux Pays-Bas, en Italie, au Royaume-Uni et en Allemagne, puisant son inspiration dans la sculpture contemporaine et enrichissant son propre langage plastique.
Dès 1958, Vlavianos commence à explorer un nouveau thème, Ailes/Vol. Ce motif, symbole de liberté, de dépassement et de mouvement, devient l’un des éléments récurrents de son œuvre. Ses compositions sculpturales de cette période se distinguent par l’utilisation virtuose du fer soudé—un matériau qui, malgré sa robustesse, acquiert sous les mains de Vlavianos une légèreté presque aérienne. En 1961, il organise sa première exposition personnelle à l’Institut Français d’Athènes. Ses œuvres, aux structures fermées et compactes en fer, s’inspirent de la sculpture grecque antique tout en conservant une forte identité contemporaine.
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Vlavianos ouvre son premier atelier à São Paulo en 1962 et développe un langage sculptural fondé sur la composition dynamique et l’usage de matériaux industriels—clous, éléments mécaniques et masses métalliques soudées. Son travail devient de plus en plus expressif, révélant une expérimentation constante entre les éléments organiques et mécaniques.
En 1964, il rencontre la peintre argentine Teresa Nazar, qui deviendra sa compagne de vie et de création. Ensemble, ils auront deux enfants, Myrine Evangelia et Gabriel Charilao. Leur mariage en 1965 coïncide avec un tournant majeur dans son approche artistique : il commence à réaliser de petites sculptures anthropomorphes, qu’il nomme Personnages. En utilisant l’aluminium, le cuivre, l’acier inoxydable et des rebuts industriels, Vlavianos développe un style résolument expressionniste.
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En 1969, il entame une carrière d’enseignant à l’École des Arts Visuels de la Fondation FAAP, où il enseigne l’Expression Tridimensionnelle. Vlavianos se distingue par son esprit novateur, encourageant ses étudiants à explorer de nouvelles techniques et matériaux. Dans les années 1990, il introduit la série de sculptures Magic Machines, où il utilise l’acier inoxydable et le laiton pour créer des œuvres qui interrogent la relation entre l’art et la fonctionnalité, en les associant à des objets du quotidien.
Tout au long de sa carrière, Vlavianos participe à des dizaines d’expositions individuelles et collectives, recevant des distinctions internationales. En 1961, il est récompensé par le Ministère grec de l’Éducation et voyage avec un groupe d’artistes grecs à la VIe Biennale Internationale de São Paulo. Il reçoit le Deuxième Prix de Sculpture au 1er Salon Esso des Jeunes Artistes au Musée d’Art Moderne de Rio de Janeiro et le Premier Prix de Sculpture au XXe Salon Municipal des Beaux-Arts au Musée d’Art du Conseil Municipal de Belo Horizonte. En 1966, il est distingué à la Ire Biennale Nationale des Arts Visuels à Salvador, expose à la IXe Biennale Internationale de São Paulo en 1967 et remporte le Premier Prix à la IIIe Biennale Internationale de la Petite Sculpture à Budapest (1975), entre autres.
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Son œuvre constitue une réflexion sur la tension entre pesanteur et légèreté, matière et mouvement. Comme l’a si bien décrit l’historienne de l’art Joan Marter, « Les sculptures de Vlavianos sont pleines de contradictions internes et capturent les processus en perpétuelle mutation qui caractérisent chaque aspect de la vie. » Nicolas Vlavianos, héritier du « sang de fer » des Grecs, a donné au métal une forme vibrante et vivante. Il est toujours resté un créateur insatiable, à la fois rigoureux et authentique, cherchant inlassablement l’équilibre entre le matériel et l’immatériel, la stabilité et le vol.
Georgia Dimopoulou
Classicienne – Éditrice
Source : Les informations et le matériel photographique de ce texte proviennent du livre Vlavianos: A práxis da escultura / The praxis of sculpture de Walter Zanini et Olivio Tavares de Araujo, publié par Editora Globo en 2001 (ISBN : 8525033197).