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Marina Karella

Marina Karella

Greek
1940

Biographie

Marina Karella, peintre, sculptrice et scénographe de renom, est née à Athènes en 1940 dans une famille d’industriels. Fille de Theodoros Karellas et Elli Chalkiopoulou, elle grandit dans un environnement où l’art et la culture coexistent avec le monde des affaires, développant très tôt une sensibilité esthétique. Dès son plus jeune âge, son besoin d’expression artistique s’impose comme une partie intégrante de sa personnalité, traçant ainsi le chemin qu’elle suivra plus tard dans sa carrière artistique.

Karella étudie à l’École des Beaux-Arts d’Athènes, où elle est l’élève du célèbre peintre Yannis Tsarouchis. Sous sa direction, elle approfondit l’étude de la forme, de la lumière et de la composition. Désireuse d’élargir ses horizons, elle poursuit ses études à Paris, à l’École des Beaux-Arts, où elle découvre la scène artistique européenne dynamique. Ses premiers pas dans l’art sont liés à la scénographie et à la conception de costumes, une expérience qui lui apporte une profonde compréhension de l’atmosphère et de la tension dramaturgique. Cependant, c’est à travers la peinture qu’elle développe son identité artistique personnelle.

Au milieu des années 1970, Karella élabore un langage pictural singulier, qui se manifeste dans ses célèbres œuvres blanches—des toiles dominées par des figures humaines éthérées, presque immatérielles. À travers celles-ci, l’artiste explore la fine frontière entre l’existence et l’inexistence, créant un univers où l’absence est aussi présente que la présence. Son intérêt pour le corps humain et la spiritualité la mène vers la sculpture, où elle transpose les mêmes idées en trois dimensions, travaillant le plâtre, le marbre et le métal. Dans les années 1980, sa palette chromatique s’assombrit. Les figures humaines disparaissent progressivement, laissant place à des compositions atmosphériques, presque métaphysiques. Dans ses œuvres les plus récentes, Karella se tourne vers la Nature et le portrait, adoptant un ton plus introspectif et méditatif.

Son œuvre a été exposée dans certaines des plus grandes capitales culturelles du monde, notamment à New York, Paris, Londres, Los Angeles, Madrid, Bruxelles et Rome. De nombreuses œuvres font partie de collections majeures, tant muséales que privées, confirmant ainsi la valeur intemporelle de son expression artistique. En 2005, le Musée Benaki organise une rétrospective de son travail, reconnaissant ainsi sa contribution à l’art contemporain.

En 1965, Marina Karella épouse le Prince Michel de Grèce, historien et écrivain, fils du Prince Christophe de Grèce et de la Princesse Françoise de France. Leur mariage est inhabituel pour l’époque, car il était rare qu’une femme issue d’une famille non royale épouse un prince. Ensemble, ils ont deux filles, Alexandra et Olga, et partagent leur vie entre New York, Paris et Athènes.

Au-delà de l’art, Karella consacre une grande partie de sa vie à la protection des enfants victimes de maltraitance. Sa passion pour la défense des enfants vulnérables la pousse à fonder ELIZA, une organisation à but non lucratif œuvrant en Grèce pour la protection des enfants maltraités. En tant que Présidente de l’organisation, elle travaille sans relâche pour sensibiliser le public et mettre en place des structures offrant refuge et espoir aux enfants en détresse.

La vie et l’œuvre de Marina Karella sont une preuve éclatante du pouvoir de l’art et de l’engagement. À travers la peinture et la sculpture, elle parvient à capturer l’équilibre subtil entre matière et esprit, présence et absence. Parallèlement, grâce à son engagement philanthropique, elle donne une voix à ceux qui ne peuvent pas se faire entendre. Entre l’héritage classique grec et la scène artistique contemporaine, Karella a tracé une voie unique, laissant derrière elle une œuvre profondément émouvante et intemporelle.

 

Georgia Dimopoulou
Classicienne – Éditrice

 

Source : Les informations biographiques sont tirées du site officiel d’ELIZA – Association contre la maltraitance des enfants, ainsi que de la monographie de Marina Karella, publiée par les éditions Fereniki.