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Danil Panagopoulos

Danil Panagopoulos

Greek
1924-2008

Biographie

Danil Panagopoulos, connu sous le nom de Danil, est né en 1924 à Pyrgos, en Ilia, et fut un artiste visuel pionnier dont la carrière s’est étendue sur des décennies d’exploration créative et de contributions significatives à l’art moderne. Son parcours, des campagnes grecques à l’avant-garde européenne, reflète une vie dédiée au pouvoir transformateur de l’art.

Élevé à Pyrgos, Danil a fréquenté le lycée local avant de s’inscrire initialement à la Faculté de Médecine d’Athènes durant les années tumultueuses de la Seconde Guerre mondiale. Cependant, sa passion pour l’art l’a conduit à abandonner la médecine et, en 1944, il a intégré l’École des Beaux-Arts d’Athènes. Là, il a étudié sous la direction du renommé Konstantinos Parthenis, acquérant une profonde connaissance de la composition et de la technique. Diplômé avec distinction, il a très tôt montré son talent unique et son ambition d’explorer de nouvelles voies d’expression artistique. En 1954, grâce à une bourse de la Fondation des Bourses d’État, il s’est installé à Paris, s’immergeant dans le centre culturel de l’époque. Paris, alors capitale mondiale de l’innovation artistique, a profondément influencé ses sensibilités et ses préoccupations. Danil y a perfectionné ses compétences en peinture et en art de la mosaïque tout en développant une approche théorique qui a marqué le reste de sa carrière.

Le travail de Danil a évolué en parallèle avec les mouvements artistiques les plus importants du XXe siècle. Initialement, il utilisait des matériaux traditionnels, mais il s’est rapidement tourné vers l’art abstrait. Au début des années 1960, il a introduit ses emblématiques « Boîtes Noires » – des œuvres sculpturales réalisées à partir de cartons peints en noir, façonnés par des découpes et des pliages, souvent révélant leur intérieur coloré. Ces œuvres, bien que faites de matériaux simples, exprimaient des thèmes profonds tels que le jeu, la mort, le théâtre et le mystère. Pierre Restany, un des principaux théoriciens du Nouveau Réalisme, a salué la dualité de la vie et de la mort qui caractérise ces créations.

Lors de la Biennale de Venise de 1964, au Teatro la Fenice,[1] avec l’exposition « Trois Propositions pour une Nouvelle Sculpture Grecque » (aux côtés de Nikos Kessanlis et Vlassis Caniaris), Danil a mis en lumière sa contribution majeure à l’art grec moderne. Inspiré par les avant-gardes de son époque, son travail a établi un pont entre tradition et modernisme, inaugurant un nouveau dialogue artistique. Son esprit créatif en constante effervescence l’a conduit à explorer sans cesse de nouveaux médias et formes. À la fin des années 1960, les « Boîtes Noires » ont évolué en « Boîtes Électroniques », intégrant des éléments de mouvement et de lumière. Ces créations s’inspiraient de l’art cinétique et optique, mettant en avant la relation entre le spectateur et l’œuvre. Dans les années 1970, Danil est revenu à la peinture bidimensionnelle, utilisant des matériaux innovants tels que la toile de jute. Grâce à des techniques comme la découpe, l’effilochage et la couture, il a créé des œuvres qui abolissaient les frontières entre peinture et sculpture. Ces compositions dynamiques et lumineuses invitaient l’espace et le spectateur à participer à l’expérience artistique.

Danil a tenu de nombreuses expositions personnelles à travers l’Europe et a participé à de nombreux événements collectifs, tels que la Biennale de São Paulo (1965) et Europalia (1982). En 1998, une rétrospective à la Galerie Nationale a scellé sa contribution à l’art grec d’après-guerre. Parallèlement à sa pratique artistique, Danil a développé une œuvre théorique, publiant des articles et des ouvrages, dont L’Acte et la Pensée de la Peinture (1973). Ses écrits révèlent un esprit réfléchi toujours en quête de profondeur derrière l’acte artistique.

Dans les dernières années de sa vie, Danil est retourné dans sa ville natale de Pyrgos, où il a continué à travailler jusqu’à la fin. En 2007, il a fait don d’une partie importante de ses œuvres à la Galerie Nationale, réaffirmant son engagement envers l’art et l’éducation. Il disait souvent : « Une œuvre n’est jamais terminée. Une fois les œuvres sorties de l’atelier, elles ne sont plus entre mes mains, et je ne peux plus les travailler. »,[2] soulignant ainsi son approche philosophique de la création artistique. Danil est décédé le 12 juillet 2008, laissant derrière lui une œuvre qui défie les catégorisations conventionnelles. Ses créations, audacieuses et expérimentales, continuent d’inspirer et de questionner le spectateur contemporain, confirmant sa place parmi les plus grands artistes du XXe siècle.

 

Georgia Dimopoulou
Classicienne – Éditrice

 

[1] https://www.nationalgallery.gr/artist/daniil-panagopoulos/

[2] Karkagianni – Karabelia, Vassia, « Danil : Suivre une Vision Personnelle dans l’Art », ARTI, N°3, janvier – février 1991, p. 99, Athènes.